mercredi 9 février 2011

Post coïtum animal triste (Brigitte Roüan, 1997)



Passer de la photographie de Ted Tetzlaff pour Notorious à la photographie de Post coïtum animal triste, c'est comme déménager de la villa Médicis pour un pavillon de la banlieue de Montluçon. Le choc est rude ! Pourquoi tant de films français des années 80-90 ont-ils une image aussi laide ? Était-ce une obligation contractuelle ? Pour que les chaînes de télévision en acceptent le financement ? Du film, il n y a hélas pas grand-chose de visuel à retenir. Métaphores légères comme une pile du viaduc de Millau (la chatte en chaleur qui ouvre le film, le petit nuage symbolisant l'extase...), esthétique de téléfilm, la forme est loin d'épouser les tourments de Diane. Le sujet méritait un traitement autrement percutant. Et, de fait, on observe la souffrance de cette femme abandonnée sans jamais éprouver d'empathie. A deux exceptions près dont ce plan où Diane vient demander des comptes à son jeune amant. Habillée à dessein comme une mondaine, elle détonne dans ce décor anonyme d'une salle d'attente d'une organisation humanitaire et face à un interlocuteur en tee shirt. Derrière Emilio, des posters d'enfants souffrants donnent une touche dérisoire au drame qui se joue au premier plan. L'arrivée d'une jeune figurante par la droite, se tenant donc du côté d'Emilio, confirme la fin de partie. Le temps de Diane est passé. Celle-ci refuse de jouer profil bas (regardez comme elle le toise !) et, aveuglée de fureur d'être abandonnée, donne un coup de boule désespéré à celui qui, quelques heures plus tôt, la comblait d'extase. Rare et beau moment de cinéma dans un film qui en compte si peu.

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